Neknomination ou comment crever en trois gorgées

Fini le temps où l’on se réunissait entre amis autour d’un simple verre, dégusté et apprécié ?

Tout le monde en parle, tout le monde connaît et certains de mes suiveurs l’ont certainement déjà pratiqué. Je parle bien évidemment de la neknomination. Un jeu dénué de bon sens qui nous vient tout droit des Etats-Unis. Pour ceux qui s’y sont essayés, vous savez au moins d’où vient ce néologisme ? En anglais, on utilise l’expression « neck your drink », une sorte d’équivalent à notre « cul-sec » ou à « affond » pour nos amis belges. Vous contractez cela au mot « nomination » et vous obtenez neknomination. Le principe est de poster une vidéo sur Facebook où l’on boit d’une traite un verre d’alcool avant de nominer trois personnes qui devront agir de la sorte également.

Bon, boire un verre d’alcool ça n’a jamais tué personne, là-dessus, on est bien d’accord. Seulement, les jeunes nominés doivent relever des défis de plus en plus recherchés et, parfois même, dangereux pour leur santé. Comas éthyliques, morts indésirées… Rien n’arrête la stupidité croissante de la jeunesse actuelle. Tout est permis, tout est bon pour se faire remarquer et pour être cool aux yeux des autres. Nous sommes arrivés à un tournant effrayant et alarmant ! La médiatisation de l’alcool, la banalisation de ce genre d’acte et une jeunesse qui démocratise un nombre impressionnant de débilités aussi recherchées qu’inutiles, nous enferment dans un monde qui a perdu de son charme.

Plus j’y pense et plus j’ai les images du film, devenu culte que je n’ai pas apprécié d’ailleurs – « Projet X » – qui me viennent à l’esprit. Des adolescents qui se déchainent en soirée, enchainant connerie sur connerie sans jamais faire preuve d’une once de respect ou d’un grain de moralité. Qui pouvons-nous blâmer ? L’éducation ? Les parents ? La mauvaise habitude de faire des enfants-roi ? La société, de manière plus générale ? Je n’en sais rien et, franchement, il m’arrive de me sentir comme désarmé ou comme étranger à ce monde-là. Il n’y a pas de mal à s’amuser, mais il y a des centaines de milliers d’autres moyens ! Je vous laisse réagir à cet article comme bon vous semblera, comme toujours.